dimanche 8 mai 2011

Les Noeuds


Il ya parfois de ces jours qui se déroulent naturellement à la perfection.
Malgré la grisaille et la pesanteur du ciel, on se retrouve entre filles pour une expo, on fait connaissance devant des photos en noir et blanc, on en discute autour d'un thé. Un peu plus loin, on croise par hasard des balançoires musicales sorties tout droit de l'imaginaire d'un enfant. Enchantées, on se laisse embarquer par le jeu qui nous ouvre discrètement les canaux du partage spontané et fécond. 

Les coeurs s'ouvrent vite, un peu plus tard dans un appartement au gros chat, autour de sandwichs délicieux. Chacun vient d'un pays différent, aux quatre coins du globe, mais on se ressemble pourtant tellement, et sans s'en rendre compte, on s'aime déjà. 

C'est samedi soir. Sans attente particulière on se dirige vers un bar où on a ses habitudes. Montréal, c'est un tout petit village. Et là, deux groupes extraordinaires dont on n'avait jamais entendu le murmure du nom se succèdent, comme pour étirer la magie de cette journée qui s'achève. La soirée entre dans une autre dimension. Les groupes partent, mais nous on reste, accrochés à nos sourires. Heureux, on se met à danser. Un mec à la chemise à carreaux bariolée, au bonnet rayé et au sourire en demi-lune nous rejoint, sautillant comme un enfant. Le reste des personnes éparpillées dans le bar à cette heure avancée agrandissent le cercle. Tout semble si spontané, si naturel. La musique éclectique, la boule à facette démodée, tout paraît être à sa place la plus évidente, la plus immuable. On danse, ébahis de ce que la vie nous offre. On danse, jusqu'à ce que nos jambes ne puissent plus. 

Le lendemain matin, le soleil semble avoir voulu s'épingler fermement au bleu du ciel. Il finit de presser le tube d'enthousiasme déjà bien entamé la veille. Alors on se retrouve, pour continuer de faire ces noeuds entre nous, ces noeuds qu'on veut serrer le plus fort possible pour qu'ils ne se défassent jamais. Ce ramassis d'habitudes, de souvenirs et de projets, enchevêtrés de désir, de déceptions, mais surtout d'une profonde tendresse et sincère affection. Ces noeuds qui deviennent inextricables, si douloureux lorsqu'il faut les couper d'un coup de couteau, ou lorsque la vie malgré nous les brûle sous nos yeux, mais sans lesquels, attachés à rien, c'est la chute libre. 

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