samedi 30 octobre 2010

Jazz Mafia


C'était une belle soirée de juillet. Les quelques lourdes gouttes de la journée s'étaient dissipées, emportant avec elles la chaleur et la poussière de ces jours de plein été. Les 21h00 s'apprêtaient à sonner, j'errais un peu au hasard, oscillants entre les scènes que les petits bras du festival de jazz avaient installées un peu partout au centre ville.

On va se poser à la grande scène ? ça a l'air pas mal ce qu'il y a après.
Et quelques minutes plus tard, The hip-hop symphonic orchestra entrait en scène. Jazz Mafia. Des gangsters du rap-jazz-punk-soul-electronic-classic-music qui piochent un peu dans tous ces genres pour en faire un cocktail explosif. Des dizaines de musiciens sur scène, des couleurs, des styles qui ne sont pas mélangés à l'arrache, mais plutôt savamment mariés. Comme si un orchestre symphonique classique se tapait un jam avec un big-band sur un trottoir où des rappeurs envoient du hip-hop à fond les amplis, le tout lié par une voix de diva entraînante.



Pour faire un peu d'histoire, Jazz Mafia c'est un collectif de musiciens de la Bay Area, de San Fransisco pour la plupart (Pour changer (j'ai l'impression que TOUS les trucs cools ils viennent de là-bas)). Des américains donc, et hyper créatifs, qui se sont rassemblés il y a une bonne dizaine d'années pour taper des jams. Et ça a donné naissance à Brass-Bows and Beats, un album miraculeux.

Adam Theis c'est le fondateur de l'affaire. Monsieur est une pointure en jazz, et autant dire qu'il a su s'entourer. Son crédo, c'est pas d'écrire sa pièce symphonique pour lui tout seul, mais de faire se rencontrer les gens, les faire collaborer, pour une musique qui touche le plus large public possible:
 "It's so gratifying seeing older people, younger people, all different ethnicities at the shows. It's the best feeling, really. It's what it's about."

Et ça marche: on a dansé sans trêve, comme possédés par cette musique qui semblait nous couler dans les veines depuis toujours. Cette musique, c'était d'une évidence déconcertante. Vous en voulez ? C'est gratuit !




C'est dans ces instants où on voit le public entrer en résonance sur de beats inhabituels, qu'on touche à l'essence du changement, qu'on voit se monde entrer en expansion sous nos yeux. Lorsqu'on sent des inconnus communiquer par ce langage inné qui résonne dans les oreilles de tous, parce que des génies musicaux qui nous parlent à tous, sans distinction, et sans passer par la case cerveau.
C'est dans ces instants là précisément qu'on sent le monde bouger, et c'est dans ces moments là que du monde, on se sent en faire partie. Et je crois que c'est pour ces instants là que j'aime autant la musique.

1 commentaire:

sonia bufi a dit…

C'est comme si j'y étais. Tu mets en mots ce que je mets dans mon corps quand la musique y fait des ricochets magiques! Bravo Nath! Et merci. Sonia Bufi.

Enregistrer un commentaire

Ayez pas peur, ça mord pas !