lundi 14 mars 2011

Somewhere Over The Rainbow

Cadeau du ciel

Somewhere over the rainbow, c'est certainement une des chansons les plus reprises du siècle. Il y a des chansons comme ça, tout le monde les connait, on peut pas y échapper, et on nous en rabat les oreilles, et ça finit par nous écoeurer : chaque nouvelle version qu'on entend nous donne une crise d'urticaire instantanée. Mais en fait, elle a du bon cette chanson. Déjà, elle est quand même très très belle, la version originale de Judy Gardland décoiffe et quasi universellement, la première écoute est un coup de coeur. C'est étrange comment des mélodies résonnent si fort, partout au delà des frontières. Mais surtout, il y a un côté très intéressant les chansons reprises et reprises et reprises. : ça permet de comparer les artistes.

C'est ma petite soeur qui a eu l'idée la première. Ado, tombée en amour avec la chanson, elle s'était fait une playlist de toutes les versions qu'elle avait pu trouver, et nous l'avait passée lors d'un long trajet en voiture, malgré mes protestations snobbinardes : "Putain mais pas encore cette chanson, c'est tellement bateaaaaau j'en peux pluuuus de tes goûts musicaux de meeeerde" (Ouais j'ai toujours été très sympa comme grande soeur).

Et une demi heure plus tard, on était tous les cinq à commenter les versions une par une, à analyser les harmonies utilisées et les différences de style (ouais on est un peu des intellos chez nous), à voter pour notre préférée, à chanter le refrain à tue-tête ("Mamaaan arrête de chanter tu chantes trop faux tu vois pas ça gâche tout !!"). Un de mes plus beaux souvenirs de famille. Forcément, depuis cette chanson résonne de façon un peu particulière chez moi, mais n'empêche que je la trouve très intéréssante, par son universalité.

Par exemple, c'est sur cette chanson que je suis tombée amoureuse de Melody Gardot. Sa version est si personnelle, si subtile, pleine de sensibilité retenue et exposée à la fois. Norah Jones à côté c'est tellement une greluche toute plate. En même temps on s'en doutait que Norah Jones c'était une greluche sans relief.
La version au ukulele de Israel Iz Kamakawiwoʻole est certainement la plus connue aujourd'hui, (mais ça c'est parce qu'ils connaissent pas encore ma version à moi au ukulele), et si on fait abstraction du fait qu'on l'a déjà entendue des millions de fois, je la trouve vraiment très réussie, et originale par rapport aux autres. Frank sinatra s'en sort pas mal, on reconnait sa patte, son style, on a envie d'aller chanter sous la pluie alors qu'il nous parle pourtant d'arc-en-ciels, de gouttes de citron et d'oiseaux bleus qui volent..  Evidemment, Ella Fitzgeral nous emporte, la version de Bobby mcFerrin est tordante de rire et impressionnante avec ses effets de vocalises. Mais celui qui décroche ma préférence, je crois que ça reste Ray Charles. Sa version est explosive. Son chant est simplement sublime, il remplit l'espace tout seul, il exprime le vide et le plein à la fois, l'orchestration nous transporte, tout tient tout seul. On connait la chanson mais pourtant on a l'impression de la découvrir à nouveau, ça va tout droit à l'âme, on peut pas se débattre, ya rien à faire : on est scotchés.

Je vous ai mis une petite sélection des versions que je trouve les plus réussies, et comme j'aime bien le jazz, ben ya beaucoup de jazz, notamment mon chérichou Chet Baker, mais c'est vraiment pas exhaustif. Et je vous passe toutes les miauleries mielleuses de Barbara Streisand et ses copines que je me suis tapée pour faire cette sélection.. (Et puis la version de Offspring je vous dis même pas, c'est aussi pire que la première partie de Revolver la semaine dernière). Ce que je fais pas pour vous !


Alors, et vous, c'est laquelle votre version de Somewhere préférée ? Vous avez aussi une chanson fétiche comme moi ou je suis folle ?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

"Norah Jones à côté c'est tellement une greluche toute plate." => Un commentaire d'une prétention obscène de la part d'une égocentrique dont les écrits sont infiniment médiocres. Est-ce une tentative d'humour?

Nina a dit…

1) Aucune intention obscène dans ces mots, l'obscénité est dans les yeux de celui qui la voit. Je ne faisais allusion qu'à la musique de cette artiste, dont je connais à peine la figure par ailleurs. Maintenant si c'est une façon détournée de t'enquérir de mon tour de poitrine, on en parle en privé ?
2) Un blog, par définition, est un concentré de subjectivité où l'auteur exprime son avis, sans prétendre lui donner une valeur universelle, ni à une qualité littéraire exemplaire. Si je voulais écrire sérieusement, je serais journaliste, ou écrivain, ou n'importe quel autre métier articulé autour des mots, plutôt que scientifique.
3) J'apprécie la bravoure avec laquelle tu te caches derrière l'anonymat. Quelle grandeur !

Marcel a dit…

Ce qu'il y a d'obscène ne provient absolument pas de celui qui regarde, bien au contraire, c'est bien celui qui fait commerce de sa misère qui est obscène. Il n'y a rien de plus avilissant que de faire étalage de pauvres états âmes ou de juger de manière condescendante des artistes reconnus en tant que tels en se croyant être une autorité.
Si votre blogue mademoiselle est l'expression de votre subjectivité, alors permettez-moi d'exprimer la mienne librement.
Vous avez besoin d'une identité: je serai donc Marcel.

Anonyme a dit…

on dirait que ça mord !

Anonyme a dit…

vive les scientifiques ! quelle superbe !
Marcel tu es un vilain. Méchant Marcel.

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Ayez pas peur, ça mord pas !