samedi 20 novembre 2010

À L'hôpital

À l'hôpital, c'est trop bien. Y'a des gens qui courent partout avec des blouses vertes, des blouses blanches, et même des blouses roses. Ils ont tous des crocs aux pieds, vous savez ces espèces de sabots immondes en plastique avec des trous pour pas puer des pieds ? Les infirmières les plus coquettes les assortissent à la couleur de leur blouse ou de leur badge. Le paradis du style.

A l'hôpital, il se passe plein de trucs rigolos. Les internes passent vous voir, les médecins vous mettent sur un fauteuil roulant et vous font faire trois fois le tour de la salle comme au manège. On vous passe des trucs bizarres sur le ventre et ça permet de voir à travers. ce qui s'y passe. Avant de rentrer dans le bloc pour vous faire des trous dans le ventre, on vous fait plein de petites blagues, on vous fait boire des trucs pas bons et on vous accroche des tubes partout. Après on vous met dans une salle avec plein d'appareils qui font bip-bip tout le temps, on se croirait dans une game-boy.

À l'hôpital, On a un lit qui bouge avec une télécommande et on peut jouer toute la journée avec.
À l'hôpital, on a un bouton rouge magique et quand on appuie dessus y'a une infirmière qui vient, c'est un jeu super rigolo. Après on peut les noter en fonction de la couleur de leurs chaussettes, la qualité de leur sourire ou de la fraîcheur de leur maquillage.

A l'hôpital, on se fait des copains et on papote toute la journée, avachis, en regardant la télé.

A l'hôpital, plein plein plein d'infirmières qui sont aux petits soins pour vous laver, vous faire votre lit, vous amener des pilules de toutes les couleurs, vous aider à faire pipi.

À l'hôpital, on se ballade allongé sur un lit qui roule et on se repère par rapport au plafond.
À l'hôpital, on montre ses fesses à tout le monde sans que personne ne soit choqué.
À l'hôpital, on vous offre des habits en papier et des super culottes Hôpitaux-de-Paris.
À l'hôpital, c'est petit-dej' au lit matin, midi et soir.
À l'hôpital, y'a plein de gens qui viennent vous voir sans que vous ayez à traverser tout Paris en métro, et en plus ils vous amènent des livres, des fleurs et des chocolats.
À l'hôpital, on part en taxi. S'il vous plaît. C'est pas n'importe qui qu'on accepte à l'hôpital.

10 commentaires:

LaureThi a dit…

Géniaaaaaaaaal !!

Loan a dit…

Mort de rire !
C'est tellement ce que je me dis tous les jours depuis que l'APHP est ma nouvelle maison !
Bisous Miss !
Loan

Nina a dit…

Hihi, ca a été ma maison cette semaine, et j'avoue si yavait pas eu le mal au ventre, ça aurait été des vacances parfaites !

Tom Bou a dit…

Bah mince alors, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Soline a dit…

:) J'adore les rencontres oui ! Maintenant je vais pouvoir raconter à tout plein de gens la façon dont le sofitel a été construit !
le bisou

Raul a dit…

Courage, Nina.

"No mistério do Sem-Fim,
equilibra-se um planeta.
E, no planeta, um jardim,
e, no jardim, um canteiro:
no canteiro, uma violeta,
e, sobre ela, o dia inteiro,
entre o planeta e o Sem-Fim,
a asa de uma borboleta."

Ton texte est une belle aile de papillon !

Raul a dit…

[poème de Clarice Lispector, 1920-1977]

Klaire a dit…

Je ne peux plus supporter les gens gens qui vomissent leurs douleurs à la télé, j'avoue, alors j'aime ce texte tout en pudeur. Merci :)

Nina a dit…

@Raul : Tiens donc, quel plaisir de te revoir traîner par ici. Il va vraiment falloir que je me mette au brésilien moi !

@Klaire Je crois que quand on a vraiment quelque chose de grave, on s'en rend pas compte. Instinct de survie.

Raul a dit…

Hihi le poème brésilien a été choisi exprès, pour te convaincre à s'y mettre vite. Je t'ai aidé en traduisant déjà la dernière phrase du poème (ou c'est plutôt toi qui l'avais beaucoup mieux traduit avec ton texte..)

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