dimanche 15 août 2010

De Paris à Constantinople : I. Milan

Le matin qui sonne, le taxi qui nous emporte dans le noir. Les yeux à peine décollés, la langue pâteuse, le bus accompagne le soleil qui s'étire lentement sur la campagne dorée. L'avion. Le premier train. 



Milan. Un an déjà mais tout est pourtant si frais. Faire revivre le passé brièvement, le propulser dans le présent, les mélanger et les dissoudre pour finalement brouiller leur couleurs, leurs contours. J'ai grandi depuis, j'ai grossi aussi.

C'était très bizarre de revivre des moments avec les mêmes visages et mêmes décors que l'an passé. Un peu comme faire un tour dans la mémoire, visiter de l'intérieur un souvenir altéré par la chaleur écrasante. La sensation étrange d'être dans un endroit familier, de parcourir les rues d'une ville qu'on connait si bien mais à laquelle pourtant on n'appartient plus. Flash-back distordu dans le présent, quoi.






3 commentaires:

Fabito a dit…

Le commentaire deux en un !

Milan semble être un monde hermétique. Comme disait Marco, alors que nous sirotions un verre de limoncello sur sa terrasse : "c'est une ville super quand tu y vis, tu trouves tout ce que tu veux, mais pour les touristes c'est mort". En effet c'est une cité qui semble dynamique, occupée, avec relativement peu de prises pour le touriste qui flâne (retenons quand même le parc du château et le negroni :D ) Cela dit y a-t-il des villes vraiment accueillantes, où l'on se sente chez soi d'emblée ? Je suppose qu'il faut toujours un temps d'adaptation. Mais le sentiment d'être étranger est fort à Milan et je ne trouve pas étonnant que même Nina, qui y a pourtant passé du temps, s'y soit trouvée confrontée.

Ce qu'elle dit sur le fait de revenir dans un monde qui nous était familier et qui nous apparaît maintenant comme étranger, ça me fait penser à ce passage de l'Auberge Espagnole, vers la fin du film, quand Xavier, de retour à Paris, croise un groupe d'étudiants Erasmus. Il essaye de sympathiser avec eux et de renouer par ce biais avec sa propre expérience qui vient de se terminer, mais c'est un échec. On ne peut pas revivre le passé et ce n'est parce qu'on a bien connu un lieu, une personne, une situation que chaque nouvelle étape ne demande pas de tout reconstruire en repartant du début, du touriste, de l'étranger. Car on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve : l'eau coule sous les ponts et nous, nous vieillissons !

Christophe a dit…

Génial cette double analyse! Si vous faites la même chose pour toutes les étapes, ce blog sera mon petit voyage de la fin de l'été...
Take care.

chrs a dit…

Evidemment il faut lire "géniale"...

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