lundi 14 novembre 2011

Porto



Depuis septembre, je me suis mise en tête que j'allais apprendre le portugais. Alors super motivée, en même temps que mon inscription à babbel, j'ai booké un vol pour Porto. Certes, ce n'est pas le Brésil, mais on s'en rapproche.


Bon, et ben je vais pas vous mentir, je reviens à peine d'un ouikende qu'on pourraît presque qualifier de maxilouse.

Un départ en stress après une matinée à bosser vendredi, avec la mâchoire encore toute gonflée d'un implant dentaire posé il y a quelque jours. Le voyage fut pénible, mais j'ai fini par arriver entière au bon terminus de métro.

Le couchsurfer qui m'accueillait, gentil comme tout, est venu me chercher au terminus du métro. Il était Iranien, tout ce qu'il y a de plus typiquement Iranien : infiniment serviable et généreux, cultivé et intéressant, mais très peu intégré dans la société dans laquelle il vit, ne parlant pas portugais, n'ayant quasiment que des amis Iraniens et travaillant beaucoup, surtout le dimanche. Un peu dommage, pour moi qui voulait découvrir le portugal à travers sa société et les gens qui la composent, et surtout la langue !

En plus de tout ça évidemment, il faisait moche, et j'avais de la fièvre à cause du trou dans la mâchoire qui m'a mis K.O toute la semaine. Samedi, après un gros dodo et un valeureux petit déjeuner, je pars vaillamment à l'assaut de la ville, n'ayant à peu près aucun but si ce n'est de trouver un ou deux bouquins en portugais pour quand je serai bilingue.

Et ben comme ça, livrée au hasard, vous savez pas ce que j'ai fait ?? je suis MONTÉE DANS UN BUS DE TOURISTE. Si. C'était un beau bus tout jaune à deux étages décapoté avec des gens qui font coucou dedans. ET BEN OUAIS. Franchement, c'était peut-être le meilleur truc du week-end (c'est vous dire le niveau de funnitude du séjour). Ça convenait parfaitement à mon état fébrile et fiévreux, j'ai pu avoir un aperçu de la ville avec des explications détaillées sur l'histoire, et l'architecture, prendre quelques photos d'un point de vue un peu différent qu'en bas de la rue.. Et puis je me suis fait une copine brésilienne qui parlait que le brésilien, ce qui m'a permis de mesurer l'immensité des progrès que j'ai à faire avant de me la péter sur les plages de Rio.


J'ai rejoint un peu plus tard mon iranien, qui m'avait proposé d'aller voir le coucher de soleil sur la plage (les iraniens sont très romantiques). On est arrivés sur une longue plage de sable tout fin, il ventait beaucoup et les surfeurs semblaient surexcités. J'étais toute ouatée, le doliprane dans mon ventre n'était plus que l'épave de lui-même et je sentais mon front devenir tout chaud, mon petit corps se mettre à frissonner.. Il faisait très gris, le coucher de soleil n'avait rien de rouge, d'orange, de jaune ou de rose. On est restés là sur la plage, laissant le sable nous fouetter le visage et s'infiltrer dans nos oreilles, à regarder la luminosité qui glisse imperceptiblement jusqu'à l'obscurité. C'était beau.






Le lendemain, j'allais mieux. Je sais pas si c'est à cause de la recette de grand-mère que mon Iranien m'a concoctée, de la vitamine C que j'ai pris en surdose ou de l'indécent nombre d'heures de dodo que je me suis permise, mais ça allait mieux. Par contre, les nuages avaient décidé de pas être gentils, et j'ai courageusement bataillé quelques heures contre le vent et la pluie, à arpenter les ruelles  en essayant de pas me faire arracher le parapluie avant d'abdiquer.

De ces deux expériences, j'en ai retenu que Porto est une ville étrange. Le centre ville est tout petit, et complètement en désuétude, pour ne pas dire décrépitude ou délabrement. De nombreux immeubles sont en très mauvais état, certains carrément en ruine, et peu de gens semblent habiter par là. C'est pourtant pas les beaux palaces ou les majestueuses églises qui manquent. Dans la basse-ville, on ne trouve seulement que quelques touristes égarés, et patrons de restos aux yeux hagards attendant qu'un bonhomme en k-way et sac-à-dos choisisse sa maison plutôt qu'une autre. Les gens habitent plutôt en périphérie, dans des immeubles touts neufs avec câble internet, double vitrage et toutes nécessités de premier ordre. Ils évoluent entre leur travail et d'immenses centre commerciaux vitrés, et laissent la vieille ville à elle-même.. Et aux touristes.

Je regrette de ne pas avoir pu, (ou su) aborder la ville par les portugais, la faute aux circonstances. Je reviens avec sentiment de frustration de ne pas avoir pu capter l'âme de la ville, l'esprit de ses habitants, et d'avoir seulement effleuré le son de leur langue. (Soit dit en passant et de manière totalement subjective, le portugais du Portugal, c'est quand même beaucoup moins joli que le portugais du Brésil). L'image que j'en ai n'est qu'une image extérieure, une image de vitrine qui ne suffit pas à me donner l'impression d'avoir "rencontré" une ville, mais seulement celle d'avoir fait ma japonaise avec mon appareil photo... 
Il va vraiment falloir que j'y retourne !






















3 commentaires:

Anonyme a dit…

Belles photos! À part la deuxième qui est floue. C'est peut être dû à la douleur... :-)
Désolé que ton week end fut pluvieux, la prochaine fois, il faudra aller jusqu'à Sao Paulo...

B

Anonyme a dit…

Je suis allée au Portugal étant petite, dans la région de Nazaré. Je n'ai que de bons souvenirs et tes photos me font envie...

Elsa a dit…

Quand tu veux pour un cours de conversation et des bonnes adresses ;)

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