lundi 16 août 2010

De Paris à Constantinople : III. En transit

Matin. Le ventre bien rempli par un petit dej de Sultan. Le train qui file à travers la campagne italienne, sous un plafond lesté qui nous sépare du soleil brûlant. Une cocotte à vapeur, ça change un peu des pavés à ciel ouvert où on grille comme sur un barbecue. M'enfin on cuit quand même, hein.



Et soudain, au détour d'un virage, la méditerranée nous éblouit de sa beauté obscène, surgissant de l'horizon par la fenêtre. Bam. Mange-toi ta mer dans ta gueule. Elle est belle hein ? Elle est bien bleue, bien assortie de ses nimbos italiennes exhibitionnistes, et bien immense (ça change des lacs canadiens où on voit presque toujours le bout). Je peux plus la lâcher des yeux, faut rattraper le temps perdu : j'en ai pas encore eu ma dose, cette année. 

Le ferry. Reprise enjouée de mes bons rapports avec le mal de mer. Un cachet et zou, à la sieste. On va pas me gâcher mon bonheur d'être en mer si facilement, j'te le dis moi. Très vite, la pleine mer. Puis l'orage. Et la panne. Le bateau, épais et lourd, qui se met à la dérive du temps. Nous, au chaud, presque inconscients des du festival  dehors. Mais attends, tu te rends compte, si on s'échoue sur la côte ? 

Le nez dehors, pour voir. Le bruit des vagues qui s'écrasent contre la coque immobile, le vent qui siffle dans les câbles et brame sur le pont.

La nuit nerveuse par terre, dans une cabane aménagée entre quelques chaises. Comme des gamins.






















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Ayez pas peur, ça mord pas !