C'était pas évident pour moi, ayant grandi sous les cigales, de visiter un jour les plages normandes. Lorsque Émilie m'a proposé d'aller passer quelques jours dans sa maison en bord de mer, j'ai d'abord pensé : mais il va faire froid ? J'ai pas mes pulls et mes cirés ici ! Je vais jamais survivre au bord de la mer si il fait moins de 35 degrés !!
Et puis j'avais besoin de repos, et j'avais beaucoup entendu parler de cette maison. Mon âme d'aventurière m'a donc fait sortir en quelques secondes un très grand "Ah mais oui carrément, on part quand ?". Le lendemain, on était en route, essayant tant bien que mal de happer une radio écoutable au travers des champs normands.
Ces quelques jours étaient parfaits, à part que j'ai réussi à attraper un gros rhume. Des journées passées dans la langueur de l'océan, au rythme des marées, des pages froissées et des vinyles d'un autre temps.
La mer, au nord, elle est belle aussi. Elle claque moins à la figure, certes, mais elle entoure l'âme d'un univers profond et envoûtant. Elle me rappelle évidemment la côte bretonne, avec ses petites mares aux trésors qui se dévoilent à marée basse, les inlassables balades sur le sable encore mouillé de l'eau qui s'en va lentement, les courses contre le temps lorsque, à la cueillette de coquillages, on se fait rattraper par les vagues qui léchouillent un peu plus de sable à chaque ressac. L'air est plein d'embruns, l'humidité est partout, et la pauvre salière n'arrive pas à se tenir au sec plus de quelques jours. Une humidité vaporeuse qui appelle à des après-midi langoureuses.
Et la maison. Une maison à recoins, une vieille demeure bourgeoise construite au début du siècle, revisitée par la famille d'artistes qui en a hérité. Une foultitude de chambres, des surprises à chaque mur, sur chaque étagère, des vieux portraits bourgeois qui côtoient de l'art moderne.. Et surtout, une collection de milliailles de vinyles, qu'on s'ammuse à découvrir un à un, entrecoupant les parties de jeux de société ou les discussions bien trempées.
Oui, il a fait froid, mais brrr, que c'était bon !
2 commentaires:
J adore nina et la compagnie de tout ses états !
J'ai adoré la première photo et celle avec le bouquet. L'atmosphère, la couleur... Beau!
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Ayez pas peur, ça mord pas !