J'étais donc à la pêche sur un lac au canada pendant 4 jours. J'avais jamais pêché. Avec un bon guide, c'est pas très difficile. Et le nôtre, de guide, il était bon. Un vrai homme des bois, comme on n'en croise pas beaucoup dans sa vie. Une bonne grosse centaine de kilos, des mains de bûcherons, une passion intarissable pour la pêche, et surtout un merveilleux sourire d'enfant, avec les deux dents de devant qui manquent et tout. Il sortait un authentique "Tabaaarnaaak Estzzzie !!" à chaque touche, et était plus déçu que nous si on avait le malheur de ne rien attraper. Il nous a montré tous les bons coins pour pêcher du Doré et du bon gros brochet. La cerise sur le gâteau de ce séjour déjà bien savoureux (dans tous les sens du terme).
La pêche, un exil hors du temps. Les journées sont belles, douces et paresseuses. Le matin, on se lève tôt, presque en même temps que le soleil. On avale un bol de céréales, un verre de jus d'orage et un café, et, les yeux encore embués de sommeil, on embarque sur la chaloupe à l'assaut du poisson qui lui aussi prend son petit déjeuner à cette heure-ci, ça tombe bien. On goûte au plaisir simple d'accompagner le jour qui se lève entre deux baillements.
Tout seuls, ou presque, sur L'immense lac, avec un seul but : ramener du poisson.. Discuter simplement, regarder ensemble le temps couler entre les espaces creux de chaque seconde. Se promener doucement en barque, Se laisser doucement bercer par le clapotis de l'eau en attendant qu'un poisson viennent faire toc-toc au bout de la ligne. Le temps glisse paisiblement entre deux prises, ponctué par les casse-tête des lignes qui s'emmêlent, les espoirs déçus des fausses-touches et les dissertations sur la psychologie du poisson. On essaie des différents leurres, avec ou sans gros vers de terre dégoûtants, on guette les ronds dans l'eau, sur le qui-vive, à l'écoute du rythme irrégulier de la nature.
Une fois de retour, la journée est entièrement consacrée à dormir et à manger. On essaie toutes les façons possibles de cuire le poisson : papillotes, frit, au barbecue, à la poêle. On se goinfre un bon coup comme il se doit, et on va ronfler, le ventre lourd. Si le sommeil se fait sauvage et difficile à attraper, on reste simplement à écouter le silence zébré des mouches qui bourdonnent.
Vers 17h00, lorsque la chaleur retombe, on émerge doucement, et on repart à la pêche, accompagnant le soleil qui cette fois se couche. On rentre à la tombée de la nuit, on mange encore de ce bon poisson sauvage, on piccole un peu, on rigole on discute, comme aux soirées chaleureuses qu'on peut passer dans une cuisine à la montagne, sur une nappe à carreaux. Il se fait tard, on va dormir, et le cycle recommence. Des journées entrecoupées par de longues heures de sommeil, au rythme particulier, le rythme de la pêche.
PS : Pour ceux que ça intéresse, j'étais à la pourvoirie Cargair, basée à Parent.
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Ayez pas peur, ça mord pas !